De droite et pour l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe

Publié le par gayetdedroite

L’élection présidentielle et les législatives suivantes ont été, pour beaucoup, des moments de choix difficiles, les positions officielles de l’UMP entrant en conflits avec leurs convictions profondes.

Certains ont fait le choix, douloureux, de voter à gauche pour la première fois de leur vie privilégiant (ce qui est leur droit le plus absolu) le seul point du programme qui les concernait (l’ouverture du mariage et l’adoption), d’autres ont préféré prendre en compte un programme qui correspondait plus à leurs convictions en faisant l’impasse sur ce seul sujet de discorde. J’étais clairement parmi les seconds, considérant que l’évolution des mentalités rendait inéluctable l’égalité devant le mariage, et cela quel que soit le résultat de ces élections.

Aujourd’hui, les choses sont claires, cela se fera, malgré une opposition souvent de façade. Car, ne nous leurrons pas, les déclarations tonitruantes et les prises de positions catégoriques ne peuvent dissimuler une réalité : l’idée d’accorder aux homosexuels les mêmes droits qu’aux hétérosexuels a fait son chemin, même (et contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire) parmi les militants purs et durs de l’UMP.

Bien sûr, ils sont encore nombreux à afficher d’emblée leur opposition, mais lorsqu’on creuse un peu, qu’on ouvre le débat, on s’aperçoit que cette opposition n’est souvent que le reflet de leur fidélité à la ligne du parti et non d’une réflexion personnelle. Et nombreux sont ceux qui, après une franche discussion, se range du côté des partisans de l’égalité. Comme toujours, quand un problème ne vous concerne pas directement, il est difficile d’avoir un avis. Alors, on se range derrière celui des dirigeant qui, eux, doivent bien savoir de quoi ils parlent !

Là est le véritable problème : arriver à faire la part des choses entre les convictions personnelles de ces dirigeants et leur discours politique. Vieille histoire du serpent qui se mord la queue, tenir un discours dont on croit qu’il reflète l’opinion de la majorité des militants d’une part, soutenir ce discours sans avoir un seul instant chercher à en mesure l’impact de l’autre.

Et les réactions outragées des associations n’arrangent rien, bien au contraire : plus elles dénoncent une pseudo homophobie et plus les militants visés se butent sur leurs positions. Car du côté de ces associations aussi, il y a un calcul politique et à force de dénoncer l’homophobie supposée de tel ou tel, elles en arrivent à provoquer un phénomène de rejet de leurs arguments et les vrais homophobes, eux, ont beau jeu de dénoncer leur communautarisme, leur intégrisme… En mettant tout le monde dans le même sac, elles empêchent un vrai tri et la mise au ban de la droite républicaine de ces personnages qui n’y ont pas leur place. Donc, comme je le disais plus haut, aujourd’hui les choses sont claires, le débat aura lieu au parlement et la loi sera votée.

Le résultat ne fait aucun doute puisque la gauche dispose d’une large majorité à l’Assemblée (où seul le groupe UMP devrait afficher son opposition mais ne pourra empêcher plusieurs de ses membres de voter la loi) et que la majorité relative du PS au Sénat sera, elle, soutenue par d’autres groupes et, là encore, d’un certain nombre de sénateurs UMP. Malgré cette certitude, le débat sera, à n’en pas douter, rude voire violent et les propos de caniveau, qu’on a déjà pu entendre lors du débat sur le Pacs, refaire surface. Cela en vaut-il la peine ?

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