Une classe politique en décalage avec la société.

Publié le par gayetdedroite

Sur le thème du mariage entre personnes de même sexe, le monde politique est particulièrement déconnecté de la société.

Bien sûr, au moment des élections, le sujet est remis sur le tapis, mais plus par opportunisme que par conviction réelle. C’est que l’électorat homosexuel est loin d’être négligeable, on connaît a peu près son importance, plusieurs enquêtes ont permis de le chiffrer, et comme leurs résultats se recoupent ce chiffrage semblent fiable.

Il est même, très certainement, légèrement sous évalué puisqu’il ne repose que sur la déclaration des personnes interrogées et, si les moins de 50 ans affirment sans trop de réticence leur sexualité, chez les plus de 65 ans cette acceptation est, pour des raisons tant culturelles que générationnelles, moins évidente.

6,5% des français se définissent comme “non hétérosexuels“, c’est-à-dire bisexuels ou homosexuels. A titre de comparaison, puisque l’on oppose souvent ces groupes, les catholiques pratiquants, ceux que l’on qualifie de “messalisants“ (assistant régulièrement à la messe) représentent 4,5% de la population.

La proportion de votants est exactement la même, 6,5%. Là encore une comparaison permet de se faire une idée un peu plus concrète : sur la base des intentions de vote connues à ce jour, cela représente le double des voix qu’obtiendraient la candidate écologiste !

On comprend alors mieux l’intérêt que portent les candidats à cet électorat. D’autant plus que, mais cela aucun sondage ne peut le mesurer, ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Il serait, en effet, absurde de réduire cet électorat à ces seuls 6,5% : ce serait faire peu de cas de leur entourage (parents, grands-parents, frères, soeurs, amis ou tout simplement militants d’associations) souvent très impliqué sur les sujets tels que le mariage ou l’adoption. Leur nombre est absolument impossible à chiffrer précisément, mais il n’est pas irréaliste de supposer qu’ils représentent a peu près le même potentiel électoral. Nous sommes donc très loin du “petit lobby homosexuel“ que se plaisent à dénoncer les adversaires les plus rétrogrades de l’égalité des droits.

A quoi tient ce décalage ?
Rappelons que 63% des français approuvent aujourd’hui l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Ce n’est pas là simplement le résultat d’un sondage : toutes les enquêtes d’opinion, toutes les études se recoupent. Différents instituts, différentes méthodes d’enquêtes, un même constat.
De même, elles constatent toutes une très forte majorité pour (à plus de 70%) chez les 18-34 ans et une opposition majoritaire chez les plus de 65 ans (53% contre, 41% pour).

C’est là qu’apparaît le premier décalage : les 18-34 ans représentent 26,93% de la population française âgée de plus de 18 ans et les plus de 65 ans, 22,18%, mais au Parlement les premiers ne sont que 0,22% alors que les seconds sont 35,14%.
Il est donc flagrant que ceux qui sont le plus favorables à cette évolution ne sont pas représentés dans nos assemblées alors que les opposants sont, au contraire, largement sur-représentés.

Mais le plus troublant reste le silence des députés homosexuels qui acceptent de travailler aux côtés des Vanneste, Myard et consorts. Ils seraient une bonne trentaine, selon Jean-Luc Romero. En juin 2011, celui-ci répondait à une interview dans Métro :
«Vous qui connaissez l’histoire personnelle de ces parlementaires, avez-vous été tenté de les mettre face à leurs contradictions et de les “outer“?»
«Non, car j’ai moi-même vécu l’outing et c’est vraiment très violent, notamment dans une société où l’homophobie persiste. Mais il faudrait qu’ils arrêtent de se sentir obligés de se marier, qu’ils cessent de participer à des manifestations homophobes. On ne peut pas être schizophrène à ce point ! Quand vous avez un député qui vous fait de grands discours sur la famille traditionnelle et que vous savez qu’il se retrouve tous les soirs dans les saunas gays, la contradiction entre ce qu’il est et ce qu’il fait ne peut pas être plus claire.»

Rendez-vous donc en juin, pour voir commentles choses évolueront lors des prochaines législatives !

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